Vérité et réconciliation : à quel rythme le Canada se décolonise ?
- Le Polémique
- 31 oct. 2023
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 nov. 2023
Par Bianca Lara-Maletto
Depuis quelques années, le 30 septembre est reconnu comme étant la Journée nationale de la
vérité et de la réconciliation au Canada. Cette journée rend hommage aux victimes des atrocités
des pensionnats autochtones et commémore les cultures des peuples à travers le territoire
canadien. Encore en processus de réconciliation, les gouvernements fédéral, provinciaux et les personnes non-autochtones ont le devoir de prendre le temps pour s’informer, de déconstruire
leurs idées préconçues sur les communautés et d’agir en conséquence.
Cela dit, cette journée ne peut devenir un remplacement des actions concrètes qui pourraient
aider les communautés. Dans le milieu scolaire, dans le réseau de la santé et dans de
nombreuses compagnies, des formations sont offertes aux employés et le sujet est davantage
abordé.
Toutefois, la discrimination raciale, les micro-agressions et le racisme systémique persistent
dans la société canadienne, et québécoise, même si François Legault refuse de l’admettre. Le
manque de connaissances sur les communautés autochtones ne permet pas un processus de
décolonisation à la fois intellectuel et sociétal. Le processus de réconciliation ne peut pas se faire
si le gouvernement québécois nie le racisme systémique.
De plus, les communautés autochtones continuent de dénoncer les actes racistes qu’elles vivent,
que ce soit dans les milieux du logement, de la santé, du travail, etc. Encore aujourd’hui, les
enfants autochtones sont surreprésentés dans le système de la DPJ (Direction de la protection
de la jeunesse) et les adultes sont quant à eux surreprésentés dans les prisons canadiennes.
La formation des travailleur·euse·s, qui sont rarement sensibilisé·e·s, n’est pas adaptée aux
conditions des populations autochtones, causant une oppression colonialiste.
Les gouvernements, fiers de leurs efforts pour réconcilier les communautés cohabitant sur une
même terre, continuent tout de même de signer des accords pour des projets mettant en danger les terres autochtones. Par exemple, cet été, les entreprises d'exploration minière au Nunavik ont laissé des centaines de barils de diesel et de carburant, pouvant causer des déversements dans les eaux canadiennes. Le Ministère des Richesses naturelles et des Forêts
assure que des démarches ont été entreprises pour que les compagnies payent, mais ce n’est
pas la première fois que cela se produit. Aux fins de la capitalisation des terres, les
gouvernements acceptent l’exploitation des terres, sachant que les communautés autochtones
devront effectuer le travail de nettoyage et se mobiliser pour demander des compensations.
La décolonisation et la réconciliation avec les peuples autochtones ne peuvent se faire si les gouvernements continuent de légitimer le racisme et le colonialisme encore présents dans toutes les sphères de la société. La clé de la réconciliation est l'intersectionnalité des enjeux et l’écoute des demandes des communautés autochtones. Enfin, il serait intéressant de considérer d’autres possibilités pour améliorer les relations entre les Canadien·ne·s. La résurgence autochtone, proposée par des militant·e·s, serait une piste de solution. La pluralité de systèmes au sein des gouvernements pourrait permettre aux communautés leur autodétermination et une plus grande liberté socio-politique.
Crédit Photo : Art Canada Institute
Sources :
h.ps://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2023001/ar=cle/00004-fra.htm#:~:text=La%20surreprésenta=on%20des%20Autochtones%20a,14%20%25%20en%202
0 20%2D2021.
h.ps://www.cerp.gouv.qc.ca/fileadmin/Fichiers_clients/Fiches_synthese/Surrepresenta=on_des
_enfants_autochtones_en_PJ.pdf
h.ps://cha-shc.ca/fr/cvr/la-decolonisa=on-lindigenisa=on-et-les-departements-dhistoire-au
canada/
h.ps://www.canada.ca/fr/patrimoine-canadien/campagnes/journee-na=onale-verite
reconcilia=on.html
h.ps://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2020711/mines-minieres-nunavik-explora=on
h.ps://ruor.uo.awa.ca/bitstream/10393/40435/1/Vallée_Maxime_2020_memoire.pdf