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Le grand défi de Paris 2024


Photo: Paris 2024


Par Nathan Leclerc


Moins de 500 jours avant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris le 26 juillet 2024. La ville Lumière est dans les starting-blocks pour faire de cette grande messe du sport international, un évènement hors normes. Mais si cette XXXIIIe olympiade s’annonce particulièrement impressionnante, elle cache une réalité bien plus pragmatique ; La France est-elle encore capable d’assurer l’organisation et la sécurité d’un évènement d’une telle ampleur, polarisant toute l’attention économique, politique et médiatique mondiale pendant près d’un mois ?

Au sein de la société française, la question se pose ; les uns s’inquiètent de l’avancement des travaux, les autres de la masse de touristes attendus ou bien du risque sécuritaire. En clair, on espère avoir l’occasion d’entendre, durant ce mois, parler davantage de Pierre de Coubertin que du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin.

Le « Grand Paris » semble aujourd’hui prêt à accueillir des Jeux sous une bannière plus responsable, l’objectif affiché par le comité d’organisation lors du dépôt de candidature il y a 7 ans ; utiliser des infrastructures préexistantes ou construire des bâtiments qui seront réellement utilisés après 2024. Les Français souhaitent à tout prix éviter les images de stades à l’abandon après les JO de Rio ou d’Athènes. Pour ce faire, les plus beaux édifices parisiens ont été rénovés et seront mis à contribution. Nous pourrions citer le Grand Palais qui accueillera les épreuves d’escrime et de taekwondo ou encore la tour Eiffel, qui verra à ses pieds, s’affronter lutteurs et judokas. À nouveau, pour ne pas construire d’infrastructures ou pour répondre à des besoins organisationnels ; de nombreuses épreuves ont été délocalisées hors de la capitale ; le tir à Châteauroux ou encore le surf à Tahiti.



Si les infrastructures ne semblent donc pas être sujet d’inquiétude, la mobilité au sein de la capitale française durant le mois d’épreuves sportives pourrait en être une. « Jamais les transports franciliens n’ont aussi mal fonctionné » ; ce sont les mots du député Stéphane Peu, qui ne peut que constater la situation préoccupante du trafic. Le projet de Paris 2024 incluait la construction de plusieurs lignes de métro ou de RER (métro régional) permettant de desservir le village olympique et les sites d’épreuve, mais à priori certaines, comme la ligne 14 du réseau de la RATP (société des transports parisiens), ne devraient pas être construites à temps, d’autant plus que la France traverse des épisodes de fortes grèves, qui retardent nombres de chantiers.



En clair, si les autorités travaillent à ce que la mobilité au sein du grand Paris se fasse aisément pour les 13 à 15 millions de touristes attendus, cette question reste tout du moins en suspens.



Qui dit olympiades hors normes, dit nécessairement sécurité hors normes. La France, qui s’était ridiculisée lors de la finale de ligue des champions 2022, incapable de sécuriser l’évènement, semble aujourd’hui apporter les réponses mesurées à la question. La cérémonie d’ouverture sur la Seine, en plein Paris, devrait rassembler pas moins de 600 000 personnes ; une première pour un évènement habituellement organisé dans l’enceinte d’un stade. De fait, un dispositif de sécurité colossal va être mis en place et l’entièreté du fleuve va être déminé. Aussi, 30 000 policiers et gendarmes seront déployés chaque jour sur les sites d’épreuves (auxquels viendront s’ajouter des forces de l’armée de terre), l’armée de l’air fera de la lutte anti-drone et la marine nationale assurera la sécurité des épreuves à Tahiti. De plus, l’Assemblée nationale vient de voter le recours à la vidéo surveillance algorithmique, outil technologique controversé permettant de contrôler et d’observer les faits et gestes des individus qui passent devant les caméras sans intervention humaine. Tout cela montre à quel point le gouvernement et le comité d’organisation ont en réalité la même crainte, que les failles sécuritaires françaises fassent la une à l’international.



500 jours, c’est donc le temps qu’il reste à Paris pour se parer de sa plus belle robe, et faire de cet évènement une réussite, permettant d’affirmer la capacité de la France à accueillir des évènements mondiaux majeurs.



Sources



© 2021 Le Polémique

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