top of page

L’exode arménien du Haut-Karabakh

Dernière mise à jour : 3 nov. 2023

Par Maylis Pierré


Le Haut-Karabakh est une enclave montagneuse se situant au sein du territoire azerbaïdjanais mais

est peuplé à 95% d’arméniens. Cette région donne lieu à de nombreuses tensions entre l’Arménie et

l’Azerbaïdjan depuis les années 1980 et ces dernières semaines ont vu éclater de nouveaux problèmes.


L’Arménie et l’Azerbaïdjan considèrent depuis toujours le Haut-Karabakh comme un pilier dans

l’histoire de leur pays. Le 2 septembre 1991, le Haut-Karabakh a déclaré son indépendance car il ne

souhaitait appartenir ni à l’Arménie ni à l’Azerbaïdjan mais celle-ci n’a été reconnue par aucun pays

de l’ONU. Suite à cette déclaration, l’Azerbaïdjan a occupé militairement le Haut-Karabakh et en

réponse, l’Arménie s’est engagée également contre l’Azerbaïdjan et cela s’est transformé en guerre.

Aucun accord n’a été trouvé entre les deux pays car les deux belligérants souhaitaient obtenir cette

région. Mais en 1994 un cessez-le-feu est conclu. Cela provoque la colère de l’Azerbaïdjan car cela

signifie qu’il perd les 20% de son territoire correspondant au Haut-Karabakh (qui passe sous contrôle

de la république auto-proclamée). Depuis les années 90, les tensions ne sont jamais retombées. De

plus, 2020 a été marqué par une nouvelle guerre entre les deux pays.


Il existe un corridor reliant le Haut-Karabakh à l’Arménie se nommant le corridor de Latchine. Celui-ci

a été partiellement bloqué par l’Azerbaïdjan en décembre 2022 mais totalement bloqué en juillet

2023. Cela a fortement contribué à de nombreuses pénuries alimentaires, de médicaments ou encore de produits hygiéniques. De plus, l’Azerbaïdjan a même bloqué le Comité international de la Croix Rouge pour emmener des patients hors du Haut-Karabakh.

La situation s’est réellement dégradée le 19 septembre dernier car l’Azerbaïdjan a attaqué le Haut-

Karabakh. Cette attaque est totalement asymétrique car l’armée azerbaïdjanaise est préparée,

équipée et organisée contrairement au peu de forces armées du Haut-Karabakh. Au lendemain de

cette attaque, les forces séparatistes de la région ont déposé les armes et un cessez-le-feu a été

signé par l’intermédiaire de la Russie. Selon le cessez-le-feu, les autorités du Haut-Karabakh

acceptent d’entamer des discussions concernant la réintégration du territoire au sein de

l’Azerbaïdjan. Pendant ce temps, cette enclave peuplée d’arméniens devient une région occupée par

l’Azerbaïdjan, créant ainsi un réel drame pour la population locale.


Malgré que les autorités azerbaïdjanaises ont déclaré qu’elles respecteraient la religion et les droits

des arméniens au Haut-Karabakh, les arméniens de cette région ne leur font pas confiance et ont

préféré fuir. En effet, c’est la quasi-totalité de la population qui a dû fuir ; soit plus de 100 000

personnes. Tous ces habitants ont quitté leurs terres par crainte d’une dégradation de la situation.

Ces milliers de personnes ont tout laissé derrière elles pour rejoindre l’Arménie. Beaucoup de récits

des habitants témoignent de la catastrophe qui est en train d’avoir lieu car les résidents de cette

région expliquent avoir perdu leur pays, leurs repères ainsi que tout ce qu’ils possédaient. Cet exode

de la population est vu par beaucoup comme un épisode dramatique dans lequel la communauté

internationale n’est pas intervenue.


Cependant, l’ONU s’est employée à aider les habitants du Haut-Karabakh à leur arrivée à la frontière

arménienne. L’UNICEF s’est implantée dans la ville de Goris en offrant des soins pédiatriques ou encore en créant des lieux tranquilles pour l’allaitement. Tandis que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés fournit des articles utiles comme des lits pliables et des matelas.


Les attaques survenues au Haut-Karabakh le 19 septembre dernier ont donc laissé la place à une véritable catastrophe humaine car plus de 100 000 personnes ont dû quitter précipitamment leur domicile. Mais des questions peuvent se poser concernant le relogement de plus de 100 000 personnes. De plus comment ces personnes vont pouvoir se reconstruire dans un pays qui n’est pas

vraiment le leur ? Le droit international doit-il intervenir dans cette situation afin de régulariser le

problème ?


Crédit photo : Euronews


Sources :





© 2021 Le Polémique

bottom of page