L’aide planétaire octroyée à l’Ukraine est-elle juste?

Par Maïga Sabze

L’invasion fulgurante de la Russie en Ukraine fait la une des journaux depuis plus d’un an et demi. Il faut dire que l’attention mondiale que reçoit ce conflit politique suscite de nombreuses réactions de part et d'autre du globe. Certains dirigeants politiques, notamment ceux du Sud sont réticents face à la surexposition du conflit ; au détriment d’autres évoluant dans l’ombre et qui sont pourtant tout aussi, voire plus meurtriers que celui-ci. D’autres maintiennent que la situation de l’Ukraine devrait être traitée comme telle et à la hauteur des enjeux qu’elle implique.

Par exemple William Ruto, président du Kenya, a déclaré qu’il était plutôt réticent face à l’ampleur que prend le conflit Ukraine-Russie sur dans les médias, tandis que le conflit politique dans la région du Tigré en Éthiopie est en cours. De plus, le Yémen, le Myanmar, la Syrie et Haïti sont des pays où la guerre est devenue le quotidien d'hommes et de femmes, et la famine celui des enfants. L’emphase à émettre ici est la place qu’a pris ce conflit européen dans des médias principalement euro-centrés ; au point où la misère est passée au second plan des priorités globales. Certes, la réceptivité de l’information qu’on reçoit en tant que consommateur dépend d’où on se trouve sur le globe mais ces médias euro-centrés ont clairement passé sous silence tout autre conflit que celui du pays slave.

Ensuite, la nuance à faire se pose sur la façon dont ce conflit a été géré, accueilli et supporté par les différentes forces mondiales, à savoir la rapidité et l’efficacité des mesures adoptées. En un temps trois mouvements, des pays comme la France, les États -Unis ou encore le Canada se concertaient déjà au Conseil de Sécurité pour minimiser les dégâts et engager un embargo si la situation venait à s’extrapoler contre l'hégémonie russe. Des millions d’armements, de soldats, de fonds monétaires et de cerveaux en recherche se sont concertés à travers le Nord pour venir en aide au pays ; chose que l’on retrouve rarement dans les annales de résolutions de conflits politiques.

Cette stratégie politique se déroule sous les yeux des pays du Sud, qui pour certains supportent des guerres plus meurtrières les unes que les autres depuis plusieurs décennies. Ce fut un message très clair que les conflits opérant dans leurs pays respectifs étaient considérés avec moins d’ardeur que les leurs, et que les vies humaines n’étaient pas si égales après tout.

Ce manque de considération a entraîné un manque de soutien de plusieurs pays du Sud, face à l’entrain de solidarité mondiale pour l’Ukraine qui suivit. Suite à cela, de nombreux pays du Sud se sont rapprochés de la Russie, perturbant ainsi l’ordre de la politique internationale.

Le monde de la diplomatie internationale, aussi fragmenté qu’il soit, a prouvé à de nombreuses nations que malheureusement l’égalité des vies tels que l’exprime sa définition, c’est-à-dire l’absence de discriminations face aux droits entre les individus, ne s’applique pas à l’ensemble de la nation humaine, mais plutôt selon les intérêts, selon les affinités et la puissance.

Crédit Photo : Reuters

Sources :

Guerre Ukraine - Russie : au-delà, 7 autres conflits sanglants dans le monde aujourd'hui - BBC News Afrique

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