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Guide à la compréhension des partis politiques fédéraux

Par Adrien Ulysse


Crédit : ReNew Canada


L’annonce de la démission à venir de Justin Trudeau en janvier 2025 a plongé le Canada dans une grande incertitude quant à son futur. En vue des élections fédérales, qui devraient avoir lieu au plus tard à l’automne prochain, il est important de se demander qui gouvernera le Canada durant les prochaines années. Cet article présentera et résumera les cinq partis politiques présents à la Chambre des communes fédérale du Canada, en énonçant leurs caractéristiques et comment ils se positionnent sur certains enjeux. 


Le Parti libéral


Le Parti libéral du Canada (PLC) domine la politique canadienne fédérale depuis sa formation au 19ème siècle, lorsque plusieurs petits partis réformistes s’allient pour former un premier gouvernement en 1874. Présentement, le PLC gouverne le Canada avec 153 sièges sur 338 à la Chambre des communes, et forme donc un gouvernement minoritaire. Le chef du PLC est Justin Trudeau, premier ministre du Canada depuis 2015. 


Idéologiquement, le Parti libéral se positionne plutôt au centre de l’échiquier politique. Il promeut les libertés individuelles, l’égalité des chances et le multiculturalisme. Menant une politique progressiste sur le plan social, le PLC fait de la lutte contre le changement climatique un enjeu central dans son programme. Le parti souhaite ainsi favoriser l’énergie renouvelable et diminuer les émissions de GES. Le PLC s’est également érigé comme défenseur des droits des minorités, notamment de la communauté LGBTQ+. Les libéraux adoptent aussi une approche féministe. En effet, le PLC a introduit le premier gouvernement paritaire homme-femme de l’histoire du Canada en 2015.


À propos de la réconciliation avec les peuples autochtones, les libéraux ont amené un certain progrès. Leur gouvernement a notamment été le premier à lancer une enquête publique sur les femmes autochtones disparues ou assassinées. Les libéraux promettent également de continuer à investir dans les soins de santé destinés aux Autochtones, ainsi que dans les infrastructures de traitement des eaux dans leurs communautés.


Quant à sa politique économique, le PLC se place toujours au centre, favorisant le principe de libre-échange et de libre entreprise, tout en mettant de l’avant un certain interventionnisme étatique dans l’économie, ainsi que des politiques sociales redistributrices. Par exemple, le gouvernement libéral a mis en place un Programme National de garderies en 2022.


Le Parti conservateur


Le Parti conservateur du Canada (PCC) est issu de la fusion de l’Alliance canadienne et du Parti progressiste-conservateur en 2003. Ce dernier est le parti politique fondateur du Canada, dont a été issu le 1er premier ministre. Le PCC occupe présentement 120 sièges à la Chambre des communes, et détient donc le titre d’opposition officielle. Son chef est depuis 2022 Pierre Poilièvre.


Le Parti conservateur se place plutôt à droite sur le spectre idéologique. Il privilégie, à l’instar du Parti libéral, les libertés individuelles, mais son positionnement sur les enjeux sociaux est tout autre. En effet, le PCC promeut la conservation de valeurs traditionnelles, ce qui peut s’observer par une prise de position plus critique vis-à-vis des droits de la communauté LGBTQ+, par exemple. Cependant, les positions du Parti conservateur sur les enjeux sociaux peuvent changer avec le temps et avec ses différents chefs. Quant à l’environnement, le PCC y accorde une place dans son programme, mais n’en fait pas une priorité. 


Le Parti conservateur affirme vouloir favoriser l’égalité des chances chez les Autochtones et encourager les entrepreneurs autochtones à investir dans des projets d'exploitation des ressources naturelles. Il appuierait les prêts à des entreprises privées autochtones, afin de créer de la croissance économique dans les communautés.


Sur le plan économique, le PCC a une position nettement plus à droite que le PLC. Le parti prône la réduction du rôle de l’État dans l’économie, les coupes dans les finances publiques, ainsi que les privatisations. Par exemple, c’est le gouvernement conservateur de Brian Mulroney qui opère la privatisation entre 1988 et 1989 d’Air Canada, qui était avant une société d’État.


Le Bloc québécois


Le Bloc québécois (BQ) est un parti politique fondé en 1991. Ce parti se démarque des autres puisqu’il ne représente que la province du Québec, ainsi que ses intérêts, à la Chambre des communes, où il occupe 33 sièges. Depuis 2019, son chef est Yves-François Blanchet.


Le Bloc québécois vise l’indépendance du Québec, et stipule qu’il sera présent sur la scène fédérale pour défendre les intérêts de la province jusqu’à l’atteinte de ce but. Cependant, l’appui à l’indépendance baisse au sein du parti. Les représentants sont plus fervents d’un nationalisme québécois au sein de la fédération. En dehors de l’appui à la souveraineté, le BQ défend des politiques fortes contre la crise climatique, il propose d’accélérer la transition énergétique, par exemple. Le parti souhaite également lutter contre les discriminations raciales.


Le Bloc insiste sur la relation de nation à nation que le Québec souhaite avoir avec les peuples autochtones, et croit aussi que les ressources nécessaires doivent être mises à la disposition de leurs communautés afin qu'elles puissent faire face à la tragédie des pensionnats. Ultimement, le BQ vise le remplacement de la Loi sur les Indiens par des ententes entre nations, prenant son inspiration de la paix des braves conclue au Québec en 2002.


Quant à l’économie, le Bloc québécois prône un nationalisme économique québécois, c’est-à-dire un certain contrôle des investissements étrangers dans l’économie québécoise, afin de protéger des entreprises locales. Le BQ propose aussi d’autres mesures traditionnellement sociales-démocrates, comme l’augmentation des pensions pour les retraités, ainsi qu’un impôt supplémentaire spécial sur les grandes fortunes.


Le Nouveau Parti démocratique


Le Nouveau Parti démocratique (NPD) est fondé en 1961, lors d’un congrès où des formations politiques et des groupes syndicaux se réunissent. Il détient actuellement 25 députés à la Chambre des communes. Le NPD a longtemps eu une alliance avec le gouvernement de Trudeau, qu’il a déchirée en 2024. Cette alliance a permis au gouvernement minoritaire libéral de survivre à la Chambre des communes grâce aux députés néo-démocrates. En contrepartie, plusieurs projets importants pour le NPD ont été adoptés, tel que le Régime canadien de soins dentaires. Le chef actuel du parti est Jagmeet Singh depuis 2017.


Le Nouveau Parti démocratique se réclame de la tradition sociale-démocrate, il se place donc plus à gauche que le Parti libéral. Dans les valeurs du NPD, on peut compter l’égalité et la justice sociale. Sur le plan social, le parti est, comme le PLC, rattaché au courant progressiste. Le NPD défend donc les minorités discriminées au Canada, et place l’enjeu climatique au centre de son programme, souhaitant transitionner vers une économie verte. 


Le NPD insiste sur leur volonté de réconciliation avec les peuples autochtones, et leur volonté de fracture avec le passé colonialiste du Canada. Le parti annonce plusieurs investissements tels que la Stratégie canadienne de logement autochtone, pour pallier la crise de logement dans les communautés.


Économiquement, les néo-démocrates soutiennent une économie réglementée par l’État, ainsi que des politiques de sécurité sociale fortes. On peut citer par exemple le Régime canadien de soins dentaires, qui était une condition du soutien du NPD au gouvernement libéral.


Parti vert du Canada


Le Parti vert du Canada (PVC) est un parti politique fondé en 1983 à l’Université de Carleton, à Ottawa. La création d’un parti politique fédéral environnementaliste est inspirée par la popularité de tels partis à travers le monde, en Allemagne et en Nouvelle-Zélande, par exemple. Le parti détient actuellement deux sièges à la Chambre des communes. Il possède deux co-chefs, qui sont Elizabeth May, depuis 2022, et Jonathan Pedneault, depuis 2025.


Le PVC centre sa politique sur l’enjeu environnemental, et défend des mesures fortes pour assurer la transition vers une société économiquement durable. Le parti propose par exemple d’arrêter d’investir de l’argent public dans les entreprises pétrolières et gazières et d’obliger les compagnies à prouver qu’elles ont des plans réels pour faire face aux risques climatiques. En dehors du plan environnemental, le Parti vert s’inscrit dans le courant progressiste, et propose de prendre des mesures concrètes contre la discrimination, comme renforcer les lois contre les discours et les groupes haineux. 


Le Parti vert prône également la réconciliation avec les peuples autochtones, et le respect de leurs droits. Il croit également en l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, ainsi qu’en un système judiciaire plus juste et moins discriminatoire envers eux.


Sur le plan économique, le PVC tend vers la gauche. Ainsi, il défend un plus grand interventionnisme étatique, pour construire plus de logements abordables, par exemple. Le parti, prenant à cœur la justice sociale, fait aussi de la lutte contre les inégalités sociales un enjeu central.


En conclusion, des élections fédérales pourraient arriver plus tôt que prévu, et il est important de faire un choix éclairé; de voter pour le parti qui représente le mieux vos convictions. Cet article a fait une introduction aux différents partis présents à la Chambre des communes, mais ne mentionne pas ceux qui n’y sont pas. Je vous invite à faire vos propres recherches : visiter le site internet des partis est un bon début.

Crédit : Electoral Geography 2.0



Sources :





















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