Guerre Israël-Hamas : une tragédie pour les enfants
- Le Polémique
- 31 oct. 2023
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 nov. 2023
Par Lola Christophe
Le samedi 7 octobre 2023, l’attaque terroriste menée par le Hamas contre Israël marque le début
d’une guerre dont les conséquences sont dévastatrices pour les civils. La réponse israélienne face
aux terribles attaques perpétrées par le mouvement du Hamas est d’une ampleur sans précédent :
campagne massive de frappes aériennes, siège complet de Gaza. Le nombre de victimes est
effroyable des deux côtés, avec parmi elles, un grand nombre d’enfants. Selon le Fonds des Nations
Unies pour l’enfance, ce sont eux qui paient le prix le plus lourd du conflit.
Que dit le droit international ?
Chaque jour qui passe, de graves violations du droit international humanitaire, entraînant l’alourdissement d’un bilan humain déjà colossal, sont commis. Lors d’un conflit armé, qu’il soit international ou non, le droit international humanitaire prévoit une protection générale aux personnes civiles qui ne participent pas aux hostilités. Et les enfants, du fait de leur situation de vulnérabilité, bénéficient en plus de protections spéciales prévues par les Conventions de Genève et de leurs protocoles additionnels. Face à la situation humanitaire catastrophique à Gaza, beaucoup d’organisations internationales s’inquiètent et exigent un cessez-le-feu immédiat. C’est notamment le cas de l'UNICEF et d’Amnesty international.
La souffrance des enfants s’intensifie jour après jour.« Un enfant est un enfant. Les enfants du monde entier devraient être protégés à tout moment et ne devraient jamais être pris pour cible », déclarait la Directrice générale de l’UNICEF France Catherine Russell le 13 octobre 2023. La réalité en est malheureusement toute autre. En seulement 20 jours de conflit, plus de 2500 enfants ont été tués sur la bande de Gaza, sans compter les enfants blessés, disparus et déplacés. Le lundi 23 octobre, le ministère de la Santé palestinien à Gaza annonçait que plus de 830 enfants seraient toujours coincés sous les décombres.Quant à Israël, le bilan est d’au moins 1400 morts. Le nombre d’enfants n’est pas encore précisé.
Si déjà, depuis 2007, un blocus est imposé par Israël sur la bande de Gaza, en réaction à la prise de
contrôle de ce territoire par le Hamas, le 9 octobre 2023, Benyamin Netanyahou ordonne un blocus
total. L’approvisionnement en eau, en nourriture, en électricité, en médicaments et en carburants a
été totalement coupé, et l’acheminement d’une aide humanitaire entravée. Ce blocus a exacerbé la
crise humanitaire déjà existante, mettant en péril la vie de milliers d’enfants qui ont besoin d'une
assistance médicale d’urgence. Ils sont notamment contraints de boire de l’eau insalubre et n’ont
pas accès aux médicaments lorsqu’ils tombent malades. Ne pas avoir accès à ces ressources vitales
est très inquiétant et peut entraîner des effets dévastateurs sur le long terme. Cela constitue une
grave atteinte à la vie des enfants.
L'ensemble de la population, et particulièrement les enfants, est punie collectivement par le
gouvernement israélien pour les actions commises par le Hamas. D’autant plus que dans la bande de
Gaza, environ 40 % de la population a moins de 15 ans. Cet acte est illégal du point vu du droit
international et selon l’organisation Human Rights Watch, peut-être qualifié de crime de guerre.
Un quotidien traumatisant.
La guerre affecte les enfants de différentes manières, notamment sur les plans psychologique,
physique et social. Pour les enfants israéliens comme pour les enfants palestiniens, l’impact
psychologique est considérable. Les conséquences du conflit sur la santé mentale de ces derniers
nécessitent un soutien psychologique imminent et compétent. D’autant plus que l’exposition à la
violence n’est pas nouvelle. Tout d’abord, car cela fait plus de 70 ans que le conflit israélo-palestinien perdure. Par ailleurs, une forme de « traumatisme intergénérationnel » s'observe : le traumatisme vécu par les parents et les grands-parents se répercute sur les enfants. En outre, les enfants sont exposés à plusieurs évènements traumatisants, durant des années qui sont cruciales à leur développement, notamment entre 0 et 10 ans, ce qui aura une grande incidence sur leur construction future. Aussi, selon l’agence onusienne, dans la bande de Gaza, le nombre de personnes déplacées serait de plus d'1 million en raison de la destruction de leur maison, et les infrastructures essentielles seraient en ruine. De nombreux enfants et familles déplacés essaient de chercher refuge dans des écoles et des abris d’urgence. Certains enfants israéliens ont également été pris pour otage par le groupe terroriste Hamas : une dizaine d’entre eux seraient à ce jour toujours en captivité à Gaza.
L’accès à l’éducation est aussi compromis depuis le début de la guerre. Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU affirme que plus de 625 000 élèves sont privés d’école, et que 206 écoles ont été endommagées. Le fait de ne pas être scolarisé, comme le rappelle l’UNICEF, peut engendrer de graves conséquences telles que l’enrôlement des enfants dans les groupes armés ou
encore le travail forcé. Le respect du droit à l’éducation, qui est un droit fondamental, est donc
crucial. L’école est censée permettre aux enfants de se reconstruire, et elle ne devrait pas être un
endroit où l’on est contraint de se réfugier pour fuir les bombardements.
Finalement, rien ne devrait justifier le meurtre, l’enlèvement, et le déplacement d’enfants. Ces actes
constituent une grave violation du droit humanitaire international. Déjà trop de vies civiles ont été
ôtées, dont presque la moitié sont celles d’enfants. Les enfants ont le droit à la vie, doivent être
protégés face à cette immense violence et ne doivent en aucun cas être pris pour cibles durant les
hostilités. Tuer délibérément des civils tout comme les prendre en otage constituent des crimes de
guerre intolérables.
Crédit photo : AFP
Sources :
https://www.unicef.ca/fr/press-release/la-douleur-et-la-souffrance-des-enfants-de-letat-
depalestine-et-disrael
https://www.courrierinternational.com/article/opinion-la-barbarie-du-hamas-ne-justifiepas-le-
bombardement-massif-des-palestiniens-par-israel
https://www.rtbf.be/article/guerre-israel-gaza-aucun-mais-alors-aucun-enfant-ne-devraitvivre-cela-
11276601
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2023/10/damning-evidence-of-war-crimes-asisraeli-
attacks-wipe-out-entire-families-in-gaza/
https://www.ledevoir.com/monde/800365/guerre-israel-hamas-gaza-enfants-vont-etretraumatises-
plusieurs-fois-vie
https://www.ledevoir.com/monde/800365/guerre-israel-hamas-gaza-enfants-vont-etretraumatises-
plusieurs-fois-vie
https://www.ledevoir.com/societe/justice/799830/crimes-guerre-sont-ils-commis-pendantguerre-
entre-israel-hamas