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Déconstruire nos préjugés sur la maladie mentale

Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Par Pauline Pagniez 


Crédit photo : Unsplash/Callie Gibson


Les personnes vivant avec une maladie mentale font souvent l’objet de nombreux préjugés à leur égard. Bien que dans le milieu médical et dans la société, ces troubles mentaux sont plus reconnus  et acceptés qu’il y a un siècle, de nombreux progrès peuvent encore être faits et de nombreuses  pensées sont encore à déconstruire.  


Je n’aime pas en parler 


Il est fort possible de constater que les maladies physiques et les maladies mentales ne sont pas  traitées de la même manière, et ce car elles sont abordées différemment. Une des  raisons principales : la peur. Effectivement, contrairement aux maladies physiques, les maladies mentales sont considérées comme plus complexes et mystérieuses. Bien qu’une maladie physique  soit tout aussi complexe, le trouble mental touche le cerveau et son fonctionnement psychique,  ce qui est moins exploré dans la médecine occidentale, car plus difficile à étudier. L’être humain  est reconnu pour craindre l’inconnu avec pour premier réflexe de se tenir loin. La première étape est donc de s’informer et comprendre de quoi l’on  parle. 


Les troubles mentaux 


Une maladie mentale relève de dysfonctionnements mentaux caractérisés par des  altérations de la pensée, de l’humeur ou du comportement reliés à un état de détresse. On admet souvent que d’autres troubles comme ceux portés par des personnes neuro divergentes touchées par  le spectre de l'autisme ou par un TDAH relèvent d’un dysfonctionnement au niveau du cerveau. 


Pourtant, ces personnes n’ont pas l’air de nous effrayer contrairement à celles avec des troubles  de santé mentale. Cela s’explique par les symptômes propres aux maladies mentales souvent vus  comme dérangeants, problématiques, violents et imprévisibles. En effet, une personne souffrante d’un trouble psychotique comme la schizophrénie, le trouble schizoaffectIf ou le trouble délirant pourrait voir apparaître dans son comportement des signes anormaux comme des idées délirantes et des hallucinatIons avec l'apparition de vision et de voix. De plus, elle peut vivre des phases psychotiques l’empêchant de fonctionner normalement et pouvant impacter le quotidien de son  entourage. Ces symptômes dérangeants et inquiétants pour une personne ne vivant pas de  trouble mental particulier peuvent amener celle-ci à éviter, rejeter ou juger une personne avec une maladie de ce type. De plus, l’instabilité émotionnelle de certains troubles comme la  bipolarité, les troubles de l’humeur et les troubles de la personnalité peuvent pousser des  personnes à éviter de s'attacher et de vivre avec une personne vivant un de ses troubles. La caractéristique des émotions fortes, changeantes et vécues intensément ainsi qu’un fort  attachement peut créer un sentiment de constante alerte des personnes proches de celle vivant  un trouble, et peut peser sur le quotidien. Il est évident que vivre et être dans l’entourage d’une  personne malade mentalement demande une adaptation au quotidien, mais vivre avec une personne malade physiquement en demande sûrement tout autant.  


Pourquoi ai-je peur? 


Les croyances sur ces maladies sont souvent reliées à notre imaginaire collectif, nourri par la  littérature, les films, les séries et même les médias (sociaux ou non). En fait, les films et séries  présentent souvent des personnages dangereux et méchants avec des symptômes similaires à  ceux des troubles mentaux ou ayant un trouble. Pour rendre l’effet encore plus  escompté, l'utilisation de scènes ou de récits inquiétants reliés à la situation présentée, le contexte, les lumières et les sons utilisés viennent chercher les émotions chez les spectateurs ou  les lecteurs. Les médias viennent également alimenter cet imaginaire en relatant des faits  inquiétants commis par une personne ayant une maladie mentale ou présentant des symptômes  de celle-ci. Pour ces raisons, la société a tendance à rejeter, discriminer et juger les personnes avec des troubles mentaux, car elle associe celles-ci à des personnes problématiques et dangereuses.  Cependant, il est facile d’oublier que tout cela s’éloigne d’une réalité bien différente.  En effet, la majorité des personnes malades mentalement sont bien souvent victimes plutôt  qu’agresseuses. De plus, il est important de se rappeler que ce sont elles qui vivent la souffrance  bien plus qu’elles ne la font vivre aux autres.

 

Déconstruire nos préjugés et nos croyances 


En réponse à tout cela, j’aimerais insister sur la nécessité d’accorder de l’empathie et non de la  peur et du rejet envers une personne malade mentalement. En effet, comme toute personne malade, quelqu’un avec un trouble étant délaissé ne verra que les choses s’empirer pour elle. Je  parle alors d’isolement, d’une baisse d'estIme de soi, d’arrêter de demander de l’aide et d’avoir  recours à des soins, de craindre les critiques et le jugement des autres, de couper les liens avec les  gens autour et donc voir sa vie changer en conséquence. Pour certaines personnes, cela revient  même à perdre son emploi et son logement et finir à la rue, par exemple. Tout cela peut avoir de  lourdes conséquences pouvant mener à une détresse encore plus forte et notamment, mener à  la mort. C’est pour cela que ne pas s’occuper de quelqu’un malade mentalement revient au même que de laisser mourir quelqu’un malade physiquement par négligence. Il est important de prendre  en compte toutes ces personnes souffrant parfois en silence et de pousser pour arrêter que ce sujet soit tabou. Il est nécessaire que la santé mentale soit plus prise en compte dans la médecine, dans les recherches et dans la société. Il est essentiel d’en parler et d’écouter les personnes  concernées, car l’importance de la santé mentale, nous n’en parlerons jamais assez. 



Sources : 


hUps://www.quebec.ca/sante/sante-mentale/s-informer-sur-sante-mentale-et-troubles mentaux/combaUre-prejuges-troubles-mentaux 




 

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