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Après deux années, où en est le soutien de la communauté internationale à l'Ukraine ?

Dernière mise à jour : 1 nov. 2024



Par Marie-Sarah Visset


Bien que la guerre en Ukraine semble s’éloigner de la une des grands journaux, il serait dangereux de ne pas considérer des enjeux qui sont toujours d’actualité. Bien qu’il apparaisse juste d’affirmer que la ligne de front n’a pas connu de véritables évolutions après l’échec de l’offensive russe à Kiev et la contre-offensive ukrainienne, relativement efficace en 2022, il ne faut pas négliger la fragilité de cette position. Selon les chiffres de War Mapper, Moscou occupait environ 13 % du territoire ukrainien en octobre 2022, part qui a relativement diminué jusqu’à atteindre les 10 % depuis avril 2023, et qui stagne depuis. Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), caractérise lui aussi le front de « relativement stabilisé ». Cependant, il ne faut pas négliger l’importance du soutien de la communauté internationale dans la stabilisation du conflit.


Les aides de l'Union européenne depuis le début de la guerre


Ce mois-ci encore, le président Zelensky appelait l'Union européenne à poursuivre ses aides financières et militaires après avoir réussi à abattre une trentaine de missiles russes en direction de la capitale ukrainienne. Faisant partie de la « coalition de capacité » mise en place en octobre 2023 par l’ensemble de ses alliés militaires, l’UE a jusqu’ici fourni presque 200 milliards d’euros à l’Ukraine, permettant à la fois le financement des différents armements, mais aussi celui des moyens humanitaires déployés et du soutien aux secteurs vitaux tels que l’agriculture, l’énergie, les transports, etc. 

Néanmoins, la guerre en Ukraine ravive certains désaccords au sein des 27. La Hongrie a effectivement préservé ses liens politiques avec le président Poutine et a apposé son veto en décembre 2023 dans la négociation des aides futures à apporter à l’Ukraine. Ce n’est finalement qu’en février dernier que l’ensemble des membres ont voté à l’unanimité pour « une facilité de 50 milliards d’euros » supplémentaires pour les quatre prochaines années. De plus, E. Macron a récemment laissé entrevoir la possibilité d’envoyer des troupes françaises sur le sol en ukrainien si cela s’avérait nécessaire, lucide quant au fait que l’Ukraine soit la porte d’entrée de l’Europe. Or, ces déclarations ont reçu des réactions enflammées de la part du vice-président de la Douma, Piotr Tolstoï, menaçant de « tuer tous les soldats français » qui s’y rendraient. Les relations entre les deux gouvernements semblent alors plus tendues que jamais.


Du côté des États-Unis


En seconde ligne de ce précieux soutien, arrivent les États-Unis, suivis de près par le Royaume-Uni, le Japon, le Canada et la Suisse, ayant chacun contribué au financement des armements. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce sont souvent les plus petites économies qui investissent une plus grande part de leur PIB. Kiel Institute, organisme allemand comptabilisant les aides apportées à l’Ukraine, a effectivement classé les différents États contributeurs selon leur PIB et les trois pays « qui font le plus d’efforts » s’avèrent finalement être l’Estonie, le Danemark et la Lituanie. Les États-Unis se retrouvent alors à la vingtième place, en dépit de leurs importations importantes en armes. 


À quoi s’attendre pour la suite du conflit ? 


Malgré cette aide précieuse, plusieurs spécialistes témoignent du tarissement des fonds et de l’émergence de plusieurs groupes de pression politique se mobilisant pour contester ces aides dans un contexte économique national difficile ou alors du fait de leur proximité politique avec Moscou. C’est notamment le cas aux États-Unis : la Chambre des représentants étant actuellement à majorité républicaine, elle pourrait compromettre les 60 milliards de dollars négociés par le Sénat en direction de l’Ukraine. 


Et alors que les négociations ne semblent pas être à l’ordre du jour entre V. Zelensky et V. Poutine, rien n’est moins sûr quant à l’issue de cette guerre. Alors que d’une part, l’ancien président russe Dmitri Medvedev publie « sa formule russe pour la paix » incluant une démilitarisation complète de l’Ukraine ainsi que la démission des autorités actuelles et la mise en place d’élections contrôlées, l’armée ukrainienne poursuit farouchement son combat pour préserver sa souveraineté. 


Crédit photo: Getty via SBS News 


Sources: 




 

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