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2024 : Perspectives économiques et humanitaires dans un contexte géopolitique fragilisé.

Dernière mise à jour : 1 nov. 2024




Par Marie-Sarah Visset


« Si nous ne donnons pas à manger à celles et ceux qui ont faim, c’est le conflit que nous alimentons ». Voici les propos tenus par António Guterres devant l’Assemblée Générale de l’ONU le 19 septembre 2023. Cette année passée fut le témoin privilégié de la recrudescence des tensions géopolitiques à travers le monde, et de nombreuses questions restent en suspens à l’aube de 2024. Parmi elles, et sûrement en première ligne, figurent les interrogations quant aux conséquences humaines et économiques de ces conflits. 


Alors que les affrontements persistent en Palestine et que la communauté internationale peine à trouver un consensus pour venir en aide aux populations impactées, un tout autre aspect peu évoqué est à prendre en compte. En effet, c’est aussi l’environnement dans lequel survivent ces milliers de personnes qui est aujourd’hui devenu presque aussi mortel que les attaques en elles-mêmes. Les accès tant à l’eau potable qu’à une alimentation suffisante ou encore à des soins nécessaires étant compromis, de nombreuses maladies se répandent plus rapidement et témoignent ainsi des conditions de vie déplorables. En adéquation avec ces faits, le Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, partage son inquiétude et fait appel à une solidarité mondiale pour améliorer cette situation. 

Par ailleurs, la guerre en Ukraine ou encore les tensions récemment affirmées en mer de Chine amènent de nouvelles incertitudes quant à l’équilibre fragile sur lequel repose actuellement notre économie. Pas tout à fait remise de la précédente crise sanitaire, comme en témoigne la baisse timide des taux d’intérêt, l’économie est susceptible de fluctuer d’ici les prochains mois et la volatilité ainsi que les prix des matières premières risquent d’augmenter. Ces dernières années ont permis de constater que la géopolitique est devenue un véritable levier dans l’économie, à l’instar de la corrélation positive entre l’approvisionnement en céréales et les événements dit ‘géopolitiques’. Celle-ci est effectivement passée de 10 % avant 2018 à 50 % pendant la guerre en Ukraine. Dans cette perspective, et notamment avec les futures élections américaines, les prévisions économiques de 2024 pourraient difficilement être plus incertaines. À en croire les économistes d’Allianz Trade, « 60 % du PIB mondial seront concernés par [ces] élections, et aucune région ne sera épargnée ». 

Mais parce qu’un défi ne devrait pas seulement concerner ce à quoi nous échouons, mais aussi évoquer les progrès réalisés et ceux qu’il nous reste à accomplir, nous avons choisi, à l’occasion du premier mois de 2024, de présenter les espoirs qui subsistent face aux doutes toujours plus pressants. En effet, 2023 a également observé l’impact positif non négligeable de l’aide humanitaire déployée à travers le globe. C’est notamment ce qu’illustrent les pays comme le Kenya, le Malawi ou encore le Pakistan, qui ont cessé leurs appels de fonds pour l’année qui débute. D’autres pays, encore dans le besoin de cette aide précieuse, ont tout de même observé la réduction des personnes la nécessitant, à l’image du Yémen. Un nouvel outil a particulièrement contribué à améliorer l’efficacité et la précision des aides fournies : le Cadre d'analyse intersectorielle conjointe (JIAF, en anglais). Celui-ci est divisé en plusieurs domaines d’intervention et aide à déterminer les actions à mettre en place en priorité. Conçu par la collaboration d’ONG, de spécialistes indépendants et d’experts issus des Nations unies, le JIAF s’inscrit parfaitement dans l’accord Grand Bargain, conclu en 2016 par les principaux donateurs et agences humanitaires mondiales, visant « à améliorer l’efficience et l’efficacité de l’action humanitaire ». De cette manière, le monde de l’humanitaire a connu d’importants changements grâce au développement de nouveaux outils technologiques et ne cesse de se développer. 


Ainsi, il est vrai d’affirmer que 2024 nous réserve de nombreuses problématiques. Cependant, les possibilités et les espoirs sont nombreux, particulièrement dans un monde où les connaissances et les limites de notre champ d’action sont sans cesse repoussées. Alors, quels défis parviendrons-nous à relever dans le courant de cette nouvelle année ? 


Crédit Photo : Ashraf Amra - UNRWA


Sources :

 


© 2021 Le Polémique

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